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«Une Fed trumpienne ?»
information fournie par Le Cercle des économistes 06/11/2017 à 08:19

Le siège de la Réserve fédérale. (crédit : Federal Reserve)

Le siège de la Réserve fédérale. (crédit : Federal Reserve)

Donald Trump a choisi Jerome Powell pour diriger la banque centrale américaine (Fed) en remplacement de Janet Yellen, dont le mandat s'achève en février, marquant ainsi une volonté de continuité en matière de politique monétaire. Jean-Paul Betbeze détaille les raisons et les enjeux de ce choix qui est une des décisions économiques les plus importantes du mandat de Donald Trump, la Fed étant la banque centrale la plus puissante du monde.

Jerome Powell va-t-il calmer, ou agiter les marchés financiers ? Les agiter un peu parce que son choix par le président Trump rompt l’habitude de continuité de la Fed, et plus encore parce qu’on ne connaît pas sa stratégie de hausses de taux, dans le contexte économique qui va naître de la politique économique menée par Donald Trump. Va-t-il continuer le gradualisme de Janet Yellen ? Va-t-il se montrer plus malléable qu’elle, en montant moins les taux ? Plutôt.

C’est fait ! Jerome Powell choisi par Donald Trump pour succéder à Janet Yellen pour présider la Fed, plus précisément son comité de politique monétaire, va avoir un rôle décisif. Décisif non seulement pour les taux d’intérêt dans les mois qui viennent, au-delà de la prochaine hausse de décembre décidée par Janet Yellen (encore) présidente, mais pour les suivantes, et piloter, par ses discours, les marchés américains, donc en large part les marchés mondiaux.

Favorable à de nouveaux assouplissements du système bancaire

Le choix de Donald Trump veut marquer une certaine continuité par rapport à l’institution, puisque Jerome Powell en est membre. Mais c’est aussi une discontinuité, puisque tous les prédécesseurs de Janet Yellen ont été renommés pour un second mandat (Volcker, Greenspan et bien sûr Bernanke, un républicain reconduit par Barack Obama). Jerome (Jay) Powell est républicain, avocat et ancien banquier (à l’abri du besoin).

Au-delà de considérations politiques, il a plutôt été choisi pour être favorable à de nouveaux assouplissements du système bancaire et financier et compatible avec la politique fiscale de Donald Trump, donc des taux d’intérêt qui monteront moins : paradoxe ! C’est ce qui le différencie de Janet Yellen, qualifiée par Donald Trump d’«excellente», mais démocrate, économiste, réticente à une déréglementation qui accroîtrait les risques du système financier et… soucieuse de l’indépendance de la Fed.

Or, la volonté de Donald Trump est de renforcer la croissance américaine en facilitant l’octroi de crédits par les banques régionales et la prise de risques par les banques d’investissement en assouplissant notamment la règle Volcker, qui encadre l’utilisation de leurs fonds propres. Il veut que la Fed l’aide à avancer vers 3 ou 3,5% de croissance, escortant les baisses d’impôts qu’il prévoit pour les ménages et les entreprises, quitte à prendre plus de risques bancaires et financiers et à réveiller l’inflation… avec des taux longs très bas !

Un risque d'inflation salariale élevé

La politique fiscale de Donald Trump, plus celle en matière d’échanges internationaux, sont bien « étranges ». En matière fiscale, on baisse les impôts pour faire repartir l’économie, pas quand elle est en plein emploi ! Le risque d’inflation salariale est élevé, d’autant que les politiques protectionnistes de Donald Trump vont accentuer la pénurie de main-d’œuvre, notamment qualifiée.

Comment mieux estimer les effets inflationnistes de cette politique de Donald Trump, avec ses volets fiscaux, de déréglementation bancaire et financière, et de protection des emplois américains ? Quelle stratégie de taux d’intérêt adopter pour soutenir encore la bourse, quand la Fed va commencer à vendre ses titres ? Les marchés attendent l’économiste qui va escorter Powell, ce business man qui a « une perspective du monde réel », comme dit Donald Trump. Pas John Taylor qui voudrait monter les taux ! Plutôt des Républicains théoriciens plus doux, comme Hubbard, Clarida ou Mankiw. Tout dépendra de l’attelage : attention au krach obligataire, car c’est compliqué de forcer ainsi la machine.

Jean-Paul Betbeze est membre du Cercle des économistes et fondateur de Betbèze Conseil

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